L'Automne

Publié le par Créapixmania

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !

Feuillages jaunissants sur les gazons épars !  

Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature

Convient à la douleur et plaît à mes regards ! 


Couleurs chaudes de l'automne

Photographie Yolande Schopfer-Grossenbacher (SUISSE-Canton du Jura) – Reproduction interdite – Novembre 2010 ©

 

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,        

J’aime à revoir encore, pour la dernière fois,   

 Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière       

Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !  

 

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,

A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,

C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire 

Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !


L'automne en sous-bois

Photographie Yolande Schopfer-Grossenbacher (SUISSE-Canton du Jura) – Reproduction interdite – Novembre 2010 ©


Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,         

Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui, 

Je me retourne encore, et d’un regard d’envie

Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !

 

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,  

Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;

L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !  

Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !


Le soleil joue avec l'automne

Photographie Yolande Schopfer-Grossenbacher (SUISSE-Canton du Jura) – Reproduction interdite – Novembre 2010 ©

 

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie     

Ce calice mêlé de nectar et de fiel !             

Au fond de cette coupe où je buvais la vie,   

Peut-être restait-il une goutte de miel ?       

 

Peut-être l’avenir me gardait-il encore         

Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?

Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore

Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …


Une saison, l'automne

Photographie Yolande Schopfer-Grossenbacher (SUISSE-Canton du Jura) – Reproduction interdite – Novembre 2010 ©

 

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;

A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;     

Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,

S’exhale comme un son triste et mélodieux.   

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869)

Publié dans Flore

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